Est ce que vous connaissez cette technique de peinture qui nous vient de la renaissance
et qui est encore utilisée aujourd’hui ?
Une méthode qui consiste à passer d’une peinture en niveaux de gris à un portrait aux couleurs vibrantes.
Et bien j’ai essayé cette technique pour ce tableau et je vais partager mon expérience avec vous.
Ces dernières années, j’ai peint quelques portraits, de différentes tailles, sur différents supports comme le papier, le bois, la toile et même sur mur…
à l’acrylique, à l’huile ou encore à la bombe…
Mais je n’avais encore jamais essayé cette technique.
Bon, je ne vais pas tourner autour du pot, la méthode dont je vous parle est celle des glacis sur grisaille.
Alors c’est quoi exactement ?
Comme je vous l’ai dit juste avant, cette technique consiste à commencer par peindre notre sujet d’abord en niveaux de gris, qu’on appelle une grisaille, pour ensuite apporter la couleur grâce aux glacis, autrement dit des couches de couleurs transparentes.
Cette approche de la peinture à vue le jour à la Renaissance et à traversée les époques pour être encore pratiquée aujourd’hui.
De grands peintres comme Raphael, Michelange, Rembrandt ou Vermeer l’ont utilisée pour réaliser leurs chefs d’œuvres.
Ces artistes peignaient à l’huile mais il est bien sûr possible aujourd’hui de peindre avec cette méthode à l’acrylique, c’est d’ailleurs ce que j’ai fait pour le portrait de cette vidéo.
Pour commencer, j’ai teinté ma toile avec un jus de terre d’ombre brûlée, ce qu’on appel une imprimatura,
une technique ancienne qui consiste à passer une première couche de peinture fine et transparente. Ça permet d’unifier le tableau et à mieux juger des valeurs par la suite, parce qu’ on peindra sur une valeur moyenne au lieu d’un blanc pur.
Vous l’aurez compris, la prochaine étape va être de peindre mon portrait en grisaille et je commence par bloquer mon esquisse et marqué les ombres les plus forte avec une valeur sombre plutôt diluée.
Justement, une question qu’on pourrait se poser c’est pourquoi s’embêter à d’abord peindre en gris si en fin de compte on veut un portrait en couleurs ?
Pourquoi se rajouter une étape et ne pas peindre directement avec des couleurs ?!
À l’époque, l’une des raisons pouvait être d’économiser des pigments de couleurs qui coûtaient très chers, comme les couleurs sont appliquées en glacis, la quantité utilisée est bien inférieure, mais ce n’est pas la seule raison.
Et d’ailleurs aujourd’hui, si on utilise de la peinture de qualité fine ou étude, le prix reste le même quelque soit la couleur.
L’intérêt de cette technique est donc ailleurs, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle ne nous complique pas les choses et perdre du temps…
C’est peut être même l’inverse.
Représenter quelque chose en peinture, c’est donner l’impression de trois dimensions sur un support en deux dimensions.
C’est donc peindre les volumes, la lumière de notre sujet, et l’élément essentiel pour arriver à ça, c’est les valeurs. Si les valeurs sont justes, tout le monde pourra reconnaître un portrait même si les couleurs ne sont pas naturelles, ce qui n’est pas vrai pour l’inverse.
Quand on peint directement en couleurs, il faut donc à la fois se soucier de la justesse des différentes teintes qu’on va préparer et poser sur la toile tout en ayant des valeurs correctes pour bien représenter le sujet.
Et si on se trompe quelque part et qu’on doit corriger, c’est là que les choses se compliquent et qu’on va vraiment perdre du temps.
Peindre en grisaille nous simplifie les choses et nous permet de nous concentrer uniquement sur la forme et les valeurs pour avoir une bonne base, correcte et solide avant de passer aux couleurs.
Rappelez vous, les valeurs sont indépendantes de la couleur et représentent les différents niveaux de luminosité.
D’ailleurs quand on parle de grisaille, est ce que ça veut dire que c’est toujours en noir et blanc ?
Et bien non, pas forcément.
Le terme grisaille désigne surtout une couche monochromatique (une seule teinte déclinée en plusieurs valeurs).
On emploiera toujours des couleurs très neutres et on peut bien sur peindre juste en gris, mais il existe plusieurs variantes avec d’autres teintes, comme la brunaille avec des pigments de terres ou la verdaille (de l’italien verdaccio), une grisaille verdâtre qu’on obtient par exemple en mélangeant du noir, du blanc et de l’ocre jaune ou encore de la terre verte. Le but est d’avoir un gris légèrement vert sur lequel on peindra des glacis rouges, rosés, pour obtenir la couleur de la peau.
Des couches transparentes que la lumière va traverser jusqu’à cette grisaille opaque, avant de retourner aux yeux du spectateur.
à cette étape, le choix de teinte , même subtile, peut donc déjà avoir son importance.
Comme vous pouvez le voir j’ai commencé par les valeurs les plus sombres pour aller vers les plus claires en remplissant de grandes zones.
J’ai ensuite précisé les choses en observant bien mon modèle, et corrigé en éclaircissant ou en assombrissant certaines parties.
A la fin de cette étape, on voit déjà bien mon portrait apparaître,
mis à part la bouche que j’ai gardée pour plus tard, sans raison particulière, à part peut être d’essayer avec une base différente.
Une fois ma grisaille terminée et la peinture bien sèche, je pouvais passer à la couleur.
Pour donner vie à ce premier passage qu’on peut aussi appeler couche morte ou éteinte, j’ai donc peint en glacis.
Pour rappel les glacis sont de fines couches de couleurs transparentes appliquées sur l’ensemble ou sur une partie d’un tableau pour en modifier la teinte.
On peut peindre de multiples couches les unes sur les autres (en laissant sécher entre chaque) , pour créer de la profondeur et des couleurs vibrantes, par mélange optique.
C’est à dire que la lumière renvoyée à l’œil traverse ces différentes couches de couleurs transparentes, ce qui créer de nouvelles teintes et offre plus de richesse et de profondeur à un tableau.
Bien que les pigments transparents ou semi-transparents soient les plus adaptés et utilisés pour peindre les glacis, on peut quand même se servir de couleurs opaques en les diluant suffisamment pour qu’on voit au travers.
Et justement, question dilution pour créer un glacis, vous pouvez utiliser de l’eau, et c’est possible de se contenter de ça, j’ai peint pendant des années à l’acrylique sans utiliser de médium.
Mais si vous devez superposer plusieurs couches fines, diluer votre peinture avec un médium à glacis, un médium brillant ou encore un médium mat sera plus prudent.
Non seulement vos couches de peinture seront plus solides et vous éviterez le décollement de la couche précédente en appliquant la nouvelle, et les pigments seront répartis de façon plus homogène comparé à une dilution uniquement à l’eau, surtout si vous partez d’une couleur opaque qui demandera une plus grande dilution pour devenir transparente.
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Niveau proportions, comptez en général un volume de peinture pour dix volumes de médium mais lisez les instruction sur votre produit et testez votre glacis à part avant de l’appliquer sur votre tableau.
Peignez votre glacis sur une couche bien sèche pour éviter les mélanges et de perdre la transparence.
Vous pouvez prendre un pinceau aux poils doux comme une brosse plate ou un pinceau rond aux poils synthétiques.
Vous pouvez toujours atténuer ou effacer un glacis avec une éponge humide, un chiffon ou un pinceau propre tant que la peinture n’est pas sèche. Allez y quand même doucement pour ne pas abîmer les couches précédentes.
Je peux aussi me servir de deux pinceaux :
le premier pour déposer la peinture sur une zone, et le deuxième, qui est propre, pour étaler et diffuser cette peinture.
Petit à petit, couche après couche, la couleur s’intensifie et mon portrait prend vie.
C’est là tout l’intérêt de cette méthode, on ajuste la couleur au fur et à mesure et on crée des nuances subtiles.
Mais alors vous vous demandez peut être pourquoi je n’ai pas essayé cette technique avant ?…
Vous le savez peut être je suis autodidacte et je n’avais tout simplement pas entendu parler des glacis sur grisaille à mes débuts.
Par contre, mes premiers portraits étaient en noir et blanc, ce qui m’a permis de me concentrer sur les valeurs et à bien représenter mes sujets.
Après avoir pas mal expérimenté les mélanges des couleurs à travers d’autres tableaux, je suis revenu au portrait en peignant directement en couleurs et j’ai pris cette habitude qui m’allait bien.
Mais je pense que j’aurais aimé connaître cette technique plus tôt et que ça m’aurait parfois bien aidé.
Alors je ne peux que vous recommander d’essayer, encore plus si vous êtes débutant, d’au moins commencer par maîtriser les valeurs en peignant en grisaille, juste avec du noir et du blanc.
Ou avec une couleur foncée à laquelle vous ajoutez plus ou moins de blanc pour obtenir plusieurs valeurs.
Sur un portrait on donne plus de réalisme à la peau en lui ajoutant plus de rouge par endroits, comme les pommettes par exemple, et plus de jaune à d’autres comme le front, mais aussi toute autre couleur qui pourrait venir de l’environnement.
La lumière traversant toutes ces couches de peinture avant de revenir à notre œil crée une sorte de lumière intérieure incomparable.
Je peux aussi réajuster les valeurs en ajoutant du blanc aux mélanges, pour créer des voiles semi opaques sur les zones de lumières.
Tout s’affine de plus en plus jusqu’à peindre les derniers détails.
C’était assez intéressant et je suis plutôt satisfait du résultat. Mais comme c’était une première je pense pouvoir améliorer quelques points comme partir d’une grisaille plus claire. Comme on ajoute des glacis par la suite on perd en luminosité et j’aurais moins de corrections de valeurs à faire.
On aura sûrement l’occasion d’en reparlé, d’ailleurs n’hésitez pas à me dire en commentaires ce que vous en pensez, est ce que vous avez déjà essayé ou est ce que ça vous tente ?
En tout cas j’ai pu voir le potentiel de la technique pour un rendu réaliste, une richesse des couleurs, une belle lumière et de la profondeu
Je n’ai pas trop parler des cheveux ici mais la technique est assez similaire à celle dont je vous parle dans cet article avec vidéo, donc n’hésitez pas à aller y jeter un œil :
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